samedi 25 juin 2011

Chez Puio à Beica

Jean, un copain violoniste qu'Alice et moi avons rencontré pendant les "Zilele Clujului", nous avait parlé il y a quelques semaines d'un très bon musicien chez qui il allait régulièrement jouer et apprendre, Marcel. Il habite dans un village à côté de Reghin, Beica de Jos. Jean a quitté la Roumanie, mais Alice et moi partons quelques jours chez Marcel / "Puio" (prononcez [Pouyo]).


Arrivée à Reghin, LA ville du violon en Roumanie

Dans l'une des deux grandes fabriques de violons de Reghin

Arriver à Beica, à quelques kilomètres de Reghin, se révèle être plus difficile que faire la centaine de kilomètres de Cluj à Reghin. Mais on finit par être prises en stop par un des voisins de Marcel, qui nous arrête devant chez lui. Tout de suite, on est accueillies à bras ouvert. On pensait camper et repartir le lendemain, mais l'hospitalité de Marcel, de sa famille et du village est telle qu'on reste en fait trois jours à Beica (et encore, il faut s'arracher à cet endroit et à son charme, car on aurait bien pu rester quelques semaines)...

A Beica vivent en grande majorité des Roms, et quelques Roumains et Hongrois.

Une pièce où on a passé des heures ces quelques jours, entre les apprentissages de nouveaux airs avec Puio et les délicieux repas (les meilleurs que j'ai mangé en Roumanie) de sa femme. Voici quelques enregistrements (où j'accompagne les violonistes à la flûte) : Hopa, Făgăras, Țarine

Prises de force avant la chasse aux fraises sauvages (photo : Alice)


Promenade en caruța : malgré nos "hai Gusti hai !", Alice et moi n'avons aucun pouvoir sur le cheval...

Baignade dans un lac paradisiaque au milieu des champs

La division du travail : Sandel se dévoue pour tasser l'herbe dans la caruța.

Dans le bar du village, on rencontre Ramona et sa mère, Angela. On s'entend très bien et discute beaucoup. Elles acceptent toutes les deux que j'enregistre quelques chansons qu'elles nous chantent : O mie de araboaice, chanté par Ramona, et une doina (genre traditionnel roumain) par Angela.

Ramona et Alice

Angela nous invite chez elle, une petite maison décorée de tapis colorés, et chante.

Quelques jours "mishto" où nous avons été très "bahtalo"... Devlesa Beica !

IRAF - International Romani Art Festival

L'année dernière, en voyage en Roumanie avant de partir pour la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro et la Serbie, la dernière étape du parcours m'a conduite à Timișoara, où par hasard se tenait en même temps le festival IRAF, International Romani Art Festival. Les Couchsurfeurs chez qui je restais, Victor et Andreea, m'avaient parlé d'un concert auquel ils voulaient qu'on aille. Mais en voyant l'affiche du festival, j'imaginais déjà ne pas les accompagner pour ne pas manquer ce festival... avant de comprendre qu'on parlait tous des mêmes concerts ! Balkan Beat Box, Dubioza Kolektiv, Mitsoura, Nadara Gypsy Band et beaucoup d'autres, des after-partys jusqu'au matin le long de la rivière, un public survolté (et surreprésenté en Bretons)...Ce festival est l'un des meilleurs auxquels j'ai été et je comptais vraiment y retourner cette année. J'ai d'ailleurs pris la photo du petit garçon sur le bandeau supérieur du blog pendant ce festival.

Et en fait, c'est le festival qui est venu de Timișoara à Cluj ! Un an plus tard, je suis de l'autre côté, celui des volontaires.

Volontaires au bureau d'Alternatives Européennes (nous sommes partenaires d'IRAF) quelques jours avant le début du festival

Emilia et Adi, les deux organisateurs du festival

Préparation artisanale de colle pour les affiches à partir d'eau et de farine
Comme on disait avec Alice, voici un nouveau chapitre : quatre jours intenses pendant lesquels tout gravite autour d'IRAF, beaucoup de rencontres, de musique, de danse, de jam sessions... J'ai eu beaucoup chance en tant que volontaire : mon rôle, "welcoming", consistait à aller chercher les artistes et invités à l'aéroport et à être leur premier contact. C'est plus un honneur qu'autre chose...

Cette année, les têtes d'affiches sont à nouveau Dubioza Kolektiv et Mitsoura (on ne s'en lasse pas), et les magnifiques Taraf de Haidouks, et d'autres groupes comme Nadara Gypsy Band, Chilli Family, Gypsy Hill, Danube's Banks, Rehab Nation, DJ No Sikiriki... Mais IRAF, c'est aussi un marché artisanal rom, un atelier de danse indienne, des projections de films, des activités pour les enfants, des spectacles de danse, du théâtre...

Au marché des artisans roms, un atelier de fabrication de bijoux

Scènes de théâtre basé sur des témoignages de Roms en prison

Concert de Dubioza Kolektiv

Gypsy Hill

Gypsy Hill

Taraf de Haidouks et la danseuse Atika Taoualit

Taraf de Haidouks

La rue Potaissa en extase

Les musicien du Taraf sont vraiment tous des personnages. Extrêmement connus non seulement en Roumanie mais dans le monde entier (ils ont joué dans Latcho Drom et comptent dans leurs fans notamment Johnny Depp), ils sont très simples et abordables.

A l'"Irish Pub", QG des after-partys, DJ No Sikiriki et Adi Voichitescu, aux couleurs du festival Balkan Trafik (Bruxelles, mi-avril)

Mitsoura (qui a aussi chanté dans un film de Tony Gatlif, Swing, à la fin de l'extrait, 7e minute) clôture le festival. Cette année encore, un grand moment de magie.


Et pour finir ce post qui est un peu vide sans son, voici quelques enregistrements pris pendant le festival : les Taraf de Haidouks, Ederlezi par Mitsoura, drum session et impros à l'Irish Pub...

Et voici la première vidéo de ce blog (merci à Alice) : une chanson traditionnelle roumaine, Canta cucu bata-l vina, par les volontaires d'IRAF à l'Irish pub.


Les Roms du Pata Rât

Les Roms sont entre 500 000 et 2,5 millions en Roumanie. C'est le pays d'Europe où ils sont le plus nombreux. Même s'ils sont représentés politiquement, notamment par le parti des Roms, ils vivent aux marges de la société, figurativement et littéralement. Cluj en est malheureusement l'exemple.


La plupart des Roms à Cluj vivent dans le quartier dit "Pata Rât" (2000 personnes), près de l'aéroport, à environ sept kilomètres de la ville. C'est là que les déchets de la ville sont stockés, dans des conditions ne répondant ni aux normes de sécurité, ni d'écologie. On peut dire qu'il y a trois groupes vivant à Pata Rât. Certains sont là depuis longtemps, survivant dans des conditions très difficiles ("vieux Pata Rât"). D'autres habitent rue Cantonului, où ils ont été expulsés au début des années 2000. Les derniers arrivants ont été expulsés de la rue Coastei dans le centre de Cluj et installés là en décembre 2010 ("nouveau Pata Rât").

"Vieux Pata Rât"

"Nouveau Pata Rât"

Rue Cantonului

Il y a environ dix ans, d'autres Roms ont été expulsés de Cluj et installés "temporairement" dans des baraquements près de la voie ferrée, rue Cantonului. Ils y sont toujours (environ 400 personnes). Les préfabriqués (construits par des organisations caritatives en accord avec la mairie) étant trop petits, d'autres maisons ont été construites, rendant l'ensemble des habitations semi-légales. Le 31 mai, les habitants de Cantonului ont reçu une notification de poursuites judiciaires de la compagnie de chemin de fer, CFR, propriétaire du terrain, pour cause d'"occupation abusive du territoire", demandant l'expulsion des habitants et la destruction des habitations. Le procès a été repoussé au 1e juillet, grâce à gLOC, groupement d'organisations de Cluj se battant pour la résolution à court, moyen et long terme du problème des conditions précaires et ségréguées de logement des familles Roms expulsés en décembre 2010 à Pata Rât (voir plus bas), dont Alternatives Européennes fait partie, par l'intermédiaire de Daniel, Diana et moi. Concernant la rue Cantonului, le problème est que beaucoup de familles vivent dans des conditions économiques très précaires, certains sont très malades ou ont des enfants en bas âge, et personne ne sait où ils seront expulsés, car il ne semble pas que des logements sociaux aient été construits. Je vous invite à signer la pétition de gLOC, pour "empêcher les expulsions forcées [théoriquement interdites par le droit international] et trouver des solutions immédiates aux conditions de logement des résidents de la rue Cantonului et favoriser leur inclusion sociale". Pour signer la pétition, cliquer sur Semneaza petitia!.  

Rue Cantonului. Une femme nous montre le contrat de son logement.
La situation du "nouveau Pata Rât" est un peu différente. Là, les expulsions ont déjà eu lieu vers Pata Rât, en décembre dernier. Les familles vivaient dans le centre de Cluj, rue Coastei, travaillaient ou allaient à l'école en ville. Le 16 décembre (-7 degrés Celsius à Cluj), les autorités locales ont ordonné leur expulsions le lendemain, bien que ces personnes aient eu des contrats et habitent légalement leurs maisons. 250 personnes ont été relogées dans des "logements sociaux" construits par la municipalité de Cluj près de la décharge et du dépôt de déchets chimiques (produits pharmaceutiques), de l'autre côté d'une ligne de chemin de fer qu'il faut traverser pour rejoindre l'arrêt de bus. Toutes les familles n'ont pas été relogées. Quant à celles qui ont pu avoir un toit,(dix maisons modulables ont été construites), le logement ne correspondait pas à ce qui leur avait été annoncé. Chaque "maison" est constitué de quatre chambre de 18 m2, d'une entrée et d'une salle de bain commune de 6 m2, ce qui revient pour le nombre d'habitants à 2,98 m2 de chambre et 0,24 m2 de salle de bain. Aucune intimité, la queue permanente pour se laver ou aller aux toilettes. L'isolation des murs et du plafond n'a pas fait long feu : l'eau et le froid s'infiltre facilement à l'intérieur. La majorité des enfants sont tombés malades.

Chaque famille vit dans une chambre de 18 m2.
La pluie s'infiltre dans la maison par le plafond.

Une salle de bain partagée par 40 personnes

Pourquoi les expulsions du 17 décembre ? Il semble que le terrain aurait été prévu pour la construction de bâtiments pour la firme Nokia. Mais le projet ne s'est pas réalisé et le terrain a été donné (et non vendu) à l'Eglise orthodoxe, qui souhaite y construire un centre de théologie. 

Plan du campus théologique à l'emplacement des anciennes habitations des Roms expulsés à Pata Rât
En mai dernier, des représentants de l'Eglise se sont réunis pour une messe avant la construction du centre. Nous étions présents avec les Roms du Pata Rât et les membres de gLOC pour manifester contre cette situation.

"Avant Noël, les maisons de 57 familles ont été démolies"

Sur 40 chambres, 22 dans lesquelles vivent entre 5 et 10 personnes, 8 entre 10 et 15 personnes, 10 plus de 15 personnes


"Nous avons été chassés d'ici pour un environnement toxique"



La tension était palpable. Les policiers nous ont interdit d'être réunis sur le terrain. Finalement, on a pu négocier et rester, à la condition d'être silencieux. Les hommes d'Eglise nous tournaient le dos et nous ignoraient complètement. Le comble était d'entendre le pope parler du besoin d'entraide, de solidarité, qui justifiait selon lui la création du centre théologique. Pour lequel ont été expulsés plus de 200 familles. Mais c'est vrai que ce sont des Roms, il semble que ça compte moins. Voici en lien l'article écrit par Diana sur les expulsions de la rue Coastei.

Indifférents à la manifestation silencieuse derrière eux
D'autres slogans présentés en silence derrière les popes : "Des maisons pour les Roms, pas pour Dieu". "J'ai vécu ici 20 ans en location". "On nous a volé notre chance de nous intégrer". "Sommes-nous des hommes ?!". "J'allais à l'école, maintenant à la décharge". "Honte honte". "Et à nous qui nous donne gratuitement un terrain pour nous construire des maisons ?" (le terrain a été donné à l'Eglise).

Beaucoup de ceux qui travaillaient ont perdu leurs emplois, faute de transport. Pour les enfants, aller à l'école est devenu difficile, car ils sont complètement excentrés. Les effets de la proximité de la décharge sur la santé des habitants sont en cours de test. Les Roms vivent contre leur volonté de façon ségrégués. Ils sont loin de tout. Certains jeunes que nous avons rencontré n'osent pas dire qu'ils vivent à Pata Rât. Comment peut-on parler d'intégration et de vivre-ensemble sans être complètement hypocrites, quand les Roms sont chassés, hors de la vue, aux marges de la ville ?



Heureusement, tout le monde n'est pas abattu. Une "école" officieuse a été mise en place par un couple de Hollandais (Fondation Pro Roma) travaillant avec les Roms du Pata Rât depuis des années :


GLOC a organisé en juin une grande conférence (dont voici le rapport en anglais), pour laquelle de nombreux représentants de diverses institutions locales, nationales et internationales se sont rendus sur place et ont rencontré les Roms du Pata Rât. Cela me semble être très important, car la plupart des gens à Cluj ne sont jamais passés par là et l'idée que les Roms souhaitent en fait vivre dans ces conditions est monnaie courante... pour ceux qui n'ont jamais parler avec eux (certains répondront aussi que les Roms exagèrent et nous manipulent... Mais je crois qu'il suffit de voir leurs conditions de vie pour comprendre qu'ils ne peuvent pas souhaiter pour leurs enfants comme pour eux-même de continuer comme ça).

A la conférence organisé par gLOC au Pata Rât
Enfin, et c'est sûrement ce qui compte le plus, les Roms s'organisent. Les habitants du "nouveau Pata Rât" ont formé un comité représentant l'ensemble des résidents, qui essaie de parler de cette situation et de reloger les familles plus près du centre et dans de meilleures conditions.


C'est dans ce contexte qu'a eu lieu le festival IRAF, International Romani Art Festival. Même si nous aurions aimé pouvoir plus parler de la situation du Pata Rât et plus engager le festival vis-à-vis des événements à Cluj, je suis contente déjà que des représentants de gLOC aient pu parler sur scène le dernier soir, devant un public très nombreux, avant le concert de Mitsoura (plus sur IRAF dans le prochain post).

Eniko et Adi parlent du Pata Rât sur la scène du festival IRAF


dimanche 19 juin 2011

Cluj bouge

J'ai commencé à écrire ce post (en y sélectionnant des photos) presque depuis mon arrivée à Cluj. Mais je crois que si je ne le publie pas maintenant, je pourrais continuer à le compléter jusqu'à la toute fin de mon séjour ici, exactement dans un mois et un jour. 

Qu'est-ce qui se passe à Cluj ? Plein de choses, tout le temps. Depuis le festival Transeuropa à la mi-mai, il n'y a pas eu trois jours sans festival : d'abord, les "jours de Cluj", des concerts et évenements partout dans la ville. Puis l'événement de l'année attendu par tous : le festival de films TIFF, Transylvania International Film Festival. Ensuite, le festival de la glace (pourquoi pas ?). Et en ce moment, IRAF, International Romani Art Festival, pour lequel je suis volontaire, et que j'ai attendu avec impatience depuis l'édition de l'année dernière à Timișoara. 

La ville "bouge" aussi pour protester ou s'engager sur différentes causes, peut-être en moins grand nombre que pour les concerts, mais avec sûrement autant d'enthousiasme et d'énergie.

En voici un aperçu incomplet des rassemblements qui agitent et font vivre Cluj.

16 mars : je viens tout juste d'arriver à Cluj et Daniel et Diana m'embarquent dans une manif contre la fermeture d'un parc public, que la mairie a pour projet de vendre à une équipe de foot pour en faire un terrain d'entraînement.

Un vieux monsieur refuse la fermeture du parc, franchit la grille puis marche nonchalamment, acclamé par les manifestants.

11 avril : aujourd'hui, la place Unirii est prise d'assaut par les opposants au projet d'"euthanasie des chiens". Les chiens errants sont très nombreux en Roumanie comme en Bulgarie et les hommes et femmes politiques proposent régulièrement de régler ce problème. N'empêche que le concept d'euthanasie ne me semble pas très approprié pour des chiens : je serais étonnée qu'un animal accepte de mourir, et je me demande dans quel langage il l'exprimerait... Autant dire clairement tuer les chiens, pas les euthanasier.


Atelier "Visualiser le transnationalisme", un projet de cartographie dans le cadre du festival Transeuropa organisé avec Gender Art Net. Vous pouvez voir la carte finale et trouver plus d'informations sur le projet ici.

Au hasard d'une promenade, je tombe sur un spectacle de danse traditionnelle à la "maison de la culture des étudiants"


Mouvement de solidarité à Cluj avec #spanishrevolution. "Nos rêves ne rentrent pas dans les urnes"

"Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers"

Exposition dans l'un des lieux les plus intéressants de la ville : Fabrica de Pensule, une ancienne usine de brosses de peinture transformée il y a deux ans en un centre d'art contemporain.

Expositions de photos, de peintures, projection de vidéos, sculptures... Sur du vrai gazon, les gens s'arrêtent pour pique-niquer, on partage des chips et du poulet au milieu de la salle.

Une grande pièce de la Fabrica de Pensule est désormais un atelier de design de mode.

"Shamrock" : un Roumain, un Français, un Anglais et une Australienne jouent ensemble pour un concert de musique irlandaise. Quelques jours de soirées de sessions avec, notamment, Jean et Alice, où l'on rencontre Raul le fou de danse, où l'on réinterprète les Venga Boys, où l'on vit entre la place Muzeului, "Insomnia",  "Galeria" et "Bulgakov".


Daniel et Diana, au stand d'Alternatives Européennes pour la "ONG Fest" de Cluj


A "Flowers". La vie à Cluj semble s'écouler en chapitres, auxquels correspondent certains lieux, certaines personnes, certaines activités. 

Après le chapitre musique, le chapitre films, avec le festival TIFF

Mihai Viteazul... et Tom Hanks

Anca de Bucarest...

... et Hieke d'Amsterdam, deux Couchsurfers que j'ai accueillies pour la fin du festival de film TIFF. Grâce à Alice et à Summer, une amie d'Hieke, on s'est infiltré dans toutes les soirées du festival : ambiance petits fours, belles robes et réalisateurs du monde entier ! Soirées où j'ai d'ailleurs revu par hasard une copine qui était en cours d'allemand avec moi à Paris de septembre à décembre. Comme dit Paddy, ce n'est pas que le monde est petit, c'est que nos relations dans le monde grandissent ! Mais je préfère quand même aux soirées VIP du TIFF les soirées AlternaTIFF à Boyler, où on a notamment été voir un concert de Omul cu șobolani (= l'homme avec des rats).

Lucian Pintile, l'un des plus grands réalisateurs roumains, auquel une rétrospective était consacrée pendant le festival TIFF. L'après-midi d'un tortionnaire nous a mis mal à l'aise et a posé des questions intéressantes sur la repentance, la culpabilité, l'aveu. Le festival a vraiment été à la hauteur de sa réputation. Chaque jour, on allait voir au moins un film ou deux et la ville ne semblait vivre que pour le festival. Sur la grande place Unirii, chaque soir et même sous la pluie, des centaines de personnes se rassemblaient devant le grand écran gonflable installé là.


Après Pâques, la Pentecôte : à nouveau, défilés dans la ville.

Ces trois soeurs regardent le défilé... à travers ce kiosque. Interdites de sortie ?

Si les manifs avaient autant de succès que l'Eglise, piața Unirii deviendrait peut-être la nouvelle place de la Puerta del Sol de la Roumanie...
Il se passe beaucoup d'autres événements à Cluj, sur le plan culturel comme politique. Je pense notamment aux Roms du Pata Rât, expulsés près de la décharge et vivant dans des conditions indignes, aux mouvements de soutien, et au festival IRAF qui a lieu en ce moment, mais cela mérite plus de quelques lignes : les articles bientôt.