mardi 31 juillet 2012

Berlin callin'

Un mois déjà depuis ce premier post de retour - non pas que je veuille faire durer le suspense, mais les semaines volent, courent, nagent, comme vous voudrez.
Où suis-je ? Que fais-je ? Où erre-je ? Sans plus attendre, quelques nouvelles...


Après Balkans-Transit... voici Berlin Transit, où je suis depuis déjà quelques mois. C'est ça les transits, on ne sait jamais trop combien de temps ça va durer.

Tout commence à la Saint Patrick, une soirée originale cette année et assez peu (pas du tout) celte, dans un train entre Paris et Berlin, où je suis partie avec mes gros sacs pleins de bouts de vie d'un peu partout, de Bulgarie, de Roumanie et de Bretagne.

Je commençais un stage de six mois au secrétariat de Transparency International, un mouvement mondial luttant contre la corruption et pour la transparence - pas facile non plus de résumer en quelques mots. Décidément, six mois, c'est devenu mon unité temporelle on dirait, après Cluj, Paris, la Bretagne, et Berlin. A voir maintenant si je saurai ou pourrai rester !



J'ai été accueillie à bras ouverts par la merveilleuse Dounia, une amie d'amie, chez qui je suis restée deux semaines et qui, sans qu'on se soit jamais rencontré avant, m'a fait me sentir comme chez moi chez elle, à Kreuzberg. Et que, par hasard et par chance, je croise toujours régulièrement dans Berlin. Merci !


Commence une nouvelle aventure, à côté du stage : la recherche de coloc. En avant les recherches, emails, rendez-vous, sans succès. L'année universitaire commence en avril et tout le monde cherche en même temps. Berlin attire, les colocations sympas, bien situées et pas trop chères s'arrachent, d'où l'émergence de sortes de "castings" pour les nouveaux arrivants. Mais la patience a du bon... Je tombe un jour sur une annonce pour une coloc un peu particulière, avec une trentaine d'autres personnes. Une chambre est libre, certes pour trois mois seulement, mais l'idée me tente, quitte à devoir déménager plus tard. Dès l'arrivée dans le quartier, je sens que je vais me plaire ici. Le courant passe très bien avec Caro et Lori, qui m'accueillent. Je rencontre ensuite Carla. Elle vient du Pérou, me demande mon âge, et m'avertit : "J'avais le même âge que toi quand je suis arrivée ici. Tu vas voir, tu vas y rester 20 ans toi aussi !". L'endroit s'appelle K77, du nom de la rue (Kastanienallee, numéro 77), et a déjà 20 ans de vie en communauté dans sa longue et fascinante histoire. Visite guidée...

Bienvenue ! 


Cette petite maison, qui affiche ses couleurs ("Farben") sur l'allée des châtaigniers, est l'un des plus vieux bâtiments de Prenzlauer Berg, un quartier du centre / Nord de Berlin, anciennement dans Berlin Est.


Le petit ciné à l'entrée (Lichtblick Kino) ne compte pas plus d'une trentaine de places et passe des films toujours choisis avec soin, de Casablanca chaque samedi soir aux rétrospectives Truffaud ou Keaton, en passant par les petits films indépendants berlinois.


La cuisine, où tout le monde se croise et se rencontre. Chaque soir, un groupe de quatre personnes environ est chargé de cuisiner pour toute la maison. Les plats sont immenses. "On dirait les marmites des contes de fées", ai-je dit un jour à une autre habitante, qui a répondu nonchalamment : "Ou bien juste les plats de K77...". Le repas prêt, on sonne la trompette qui annonce le dîner. Inutile de dire que c'est chaque soir un délice, chacun cuisinant ses spécialités.


Après trois mois dans une première chambre, quittée quelques temps par une toute nouvelle maman le temps des premiers mois de son bébé, une autre chambre s'est libérée et m'a été proposée. La prédiction de Carla commencerait-elle à se réaliser ? Toujours est-il que je resterais bien si je peux...

Dans le prochain épisode (je n'oserai pas donner de date ^^), les 20 ans de la maison !