Je reprends avec plaisir les vieilles habitudes du blog que j'ai tenu l'année dernière en Bulgarie, jusqu'en juillet dernier, donc voici pour commencer une carte :
On ne me croyait pas toujours en France, mais si : Cluj-Napoca est une des plus grandes villes de Roumanie. Et en tout cas clairement une des villes qui bougent le plus. Presque un demi million d'habitants, beaucoup d'étudiants, des facs en roumain, hongrois et allemand (la ville s'appelle Cluj-Napoca, Kolozsvár ou Klausenburg selon la langue), une vie culturelle qui n'arrête jamais, pleins de petits cafés et bars alternatifs...
C'est toujours un peu la pression, le premier post du blog. Par quoi commencer ? Comme toujours se pose la question des lecteurs. Sans doute que la plupart d'entre vous savez déjà tout ça parce que vous ne tombez pas sur cette page par hasard et qu'on se connaît. Mais quand même, voici quelques lignes sur comment je suis arrivée ici à Cluj.
Jusqu'en juillet 2009, l'Europe de l'Est était pour moi un grand point d'interrogation, un bloc loin là-bas où l'on parlait des langues étranges, où l'on mangeait de bons yahourts et où le communisme avait marqué le dernier demi-siècle. J'ai ensuite passé un an en Bulgarie, à Sofia et à Sandanski, comme volontaire européenne pour le Balkan Youth Festival, année en grande partie "responsable" de mon retour en Europe de l'Est. Le blog Balkans-Transit s'arrête à mon départ de Bulgarie pour un voyage d'un mois en Roumanie, Slovénie, Croatie, Monténégro, Bosnie et Serbie, après lequel je suis rentrée en France deux semaines, repartie en Bulgarie pour le 15e Balkan Youth Festival, puis à nouveau rentrée (cette fois "définitivement") en France, le jour (dure journée) de ma rentrée pour le dernier semestre d'études.
Cluj-Napoca, juillet 2010 |
Cluj-Napoca, juillet 2010 |
Ce semestre à Paris, je me suis peu à peu investie dans les activités d'Alternatives Européennes, une organisation transnationale de citoyens réunis par l'idée que beaucoup de questions débattues uniquement dans l'espace public national (si elles sont même débattues ; en fait les questions souvent les plus "politiques", touchant aux migrations, à la protection sociale, aux droits des minorités, etc.) doivent être portées au niveau européen. L'idée n'est pas que l'Europe doive désormais remplacer les États nations, car d'une part, ce n'est pas l'ambition de l'UE de devenir un supra État nation ; et d'autre part, l'idée n'est pas de miner les mouvements sociaux aux niveaux nationaux en substituant le rapport de force existant dans l'État (héritage d'une histoire spécifique) à un rapport de force au niveau européen bien moins favorable à ces mouvements à cause de la non existence / non visibilité d'un espace public européen. Au contraire, l'idée est de participer à renforcer ces luttes en les liant au niveau européen. Si cela paraît peut-être abstrait, un exemple concret est celui des luttes dans le monde universitaire (et pas seulement) contre les réforme de l'université vers la privatisation de l'éducation, qui ont vu se soulever les Français, les Grecs, les Italiens, les Britanniques... Les rassemblements européens organisés notamment par Edufactory pour la défense de l'éducation publique sont un exemple positif de mise en commun d'expériences et de savoirs soutenus par Alternatives Européennes.
Les moyens d'action que nous utilisons sont entre autres la publication d'un magazine (imprimé et sur Internet) en plusieurs langues, l'organisation de campagnes (notamment sur la liberté de la presse), de débats, de flash-mobs, d'événements artistiques (performances, expositions...). Le temps fort de l'année est le festival Transeuropa (cette année du 6 au 15 mai), qui a lieu simultanément dans 12 villes d'Europe -dont Paris et Cluj-Napoca. Le festival est plutôt un moment dans le travail de l'organisation qu'un aboutissement. Les événements, artistiques et politiques, des traditionnelles expositions et débats aux expériences de marché social de troc à Cluj, chasse au trésor à Brixton, lectures de poésie à Bologne ou promenade urbaine à la Goutte d'Or à Paris, se répondent d'une ville à l'autre, pour qu'il y ait bien un festival et non douze. Bref, je pourrais continuer à en parler (écrire) longtemps, mais ça viendra plus tard très sûrement !
En janvier, après avoir fini les derniers examens, j'ai commencé à Paris un stage au bureau d'Alternatives Européennes (il y en a quatre, à Londres, Rome, Paris et Cluj-Napoca), qui se poursuit depuis le 15 mars à Cluj. Me voilà donc ici !
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