J'ai commencé à écrire ce post (en y sélectionnant des photos) presque depuis mon arrivée à Cluj. Mais je crois que si je ne le publie pas maintenant, je pourrais continuer à le compléter jusqu'à la toute fin de mon séjour ici, exactement dans un mois et un jour.
Qu'est-ce qui se passe à Cluj ? Plein de choses, tout le temps. Depuis le festival
Transeuropa à la mi-mai, il n'y a pas eu trois jours sans festival : d'abord, les "
jours de Cluj", des concerts et évenements partout dans la ville. Puis l'événement de l'année attendu par tous : le festival de films
TIFF, Transylvania International Film Festival. Ensuite, le
festival de la glace (pourquoi pas ?). Et en ce moment,
IRAF, International Romani Art Festival, pour lequel je suis volontaire, et que j'ai attendu avec impatience depuis l'édition de l'année dernière à Timișoara.
La ville "bouge" aussi pour protester ou s'engager sur différentes causes, peut-être en moins grand nombre que pour les concerts, mais avec sûrement autant d'enthousiasme et d'énergie.
En voici un aperçu incomplet des rassemblements qui agitent et font vivre Cluj.
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16 mars : je viens tout juste d'arriver à Cluj et Daniel et Diana m'embarquent dans une manif contre la fermeture d'un parc public, que la mairie a pour projet de vendre à une équipe de foot pour en faire un terrain d'entraînement. |
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Un vieux monsieur refuse la fermeture du parc, franchit la grille puis marche nonchalamment, acclamé par les manifestants. |
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11 avril : aujourd'hui, la place Unirii est prise d'assaut par les opposants au projet d'"euthanasie des chiens". Les chiens errants sont très nombreux en Roumanie comme en Bulgarie et les hommes et femmes politiques proposent régulièrement de régler ce problème. N'empêche que le concept d'euthanasie ne me semble pas très approprié pour des chiens : je serais étonnée qu'un animal accepte de mourir, et je me demande dans quel langage il l'exprimerait... Autant dire clairement tuer les chiens, pas les euthanasier. |
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Au hasard d'une promenade, je tombe sur un spectacle de danse traditionnelle à la "maison de la culture des étudiants" |
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Mouvement de solidarité à Cluj avec #spanishrevolution. "Nos rêves ne rentrent pas dans les urnes" |
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"Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers" |
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Exposition dans l'un des lieux les plus intéressants de la ville : Fabrica de Pensule, une ancienne usine de brosses de peinture transformée il y a deux ans en un centre d'art contemporain. |
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Expositions de photos, de peintures, projection de vidéos, sculptures... Sur du vrai gazon, les gens s'arrêtent pour pique-niquer, on partage des chips et du poulet au milieu de la salle. |
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Une grande pièce de la Fabrica de Pensule est désormais un atelier de design de mode. |
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"Shamrock" : un Roumain, un Français, un Anglais et une Australienne jouent ensemble pour un concert de musique irlandaise. Quelques jours de soirées de sessions avec, notamment, Jean et Alice, où l'on rencontre Raul le fou de danse, où l'on réinterprète les Venga Boys, où l'on vit entre la place Muzeului, "Insomnia", "Galeria" et "Bulgakov". |
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A "Flowers". La vie à Cluj semble s'écouler en chapitres, auxquels correspondent certains lieux, certaines personnes, certaines activités. |
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Après le chapitre musique, le chapitre films, avec le festival TIFF |
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Mihai Viteazul... et Tom Hanks |
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Anca de Bucarest... |
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... et Hieke d'Amsterdam, deux Couchsurfers que j'ai accueillies pour la fin du festival de film TIFF. Grâce à Alice et à Summer, une amie d'Hieke, on s'est infiltré dans toutes les soirées du festival : ambiance petits fours, belles robes et réalisateurs du monde entier ! Soirées où j'ai d'ailleurs revu par hasard une copine qui était en cours d'allemand avec moi à Paris de septembre à décembre. Comme dit Paddy, ce n'est pas que le monde est petit, c'est que nos relations dans le monde grandissent ! Mais je préfère quand même aux soirées VIP du TIFF les soirées AlternaTIFF à Boyler, où on a notamment été voir un concert de Omul cu șobolani (= l'homme avec des rats). |
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Lucian Pintile, l'un des plus grands réalisateurs roumains, auquel une rétrospective était consacrée pendant le festival TIFF. L'après-midi d'un tortionnaire nous a mis mal à l'aise et a posé des questions intéressantes sur la repentance, la culpabilité, l'aveu. Le festival a vraiment été à la hauteur de sa réputation. Chaque jour, on allait voir au moins un film ou deux et la ville ne semblait vivre que pour le festival. Sur la grande place Unirii, chaque soir et même sous la pluie, des centaines de personnes se rassemblaient devant le grand écran gonflable installé là. |
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Après Pâques, la Pentecôte : à nouveau, défilés dans la ville. |
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Ces trois soeurs regardent le défilé... à travers ce kiosque. Interdites de sortie ? |
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Si les manifs avaient autant de succès que l'Eglise, piața Unirii deviendrait peut-être la nouvelle place de la Puerta del Sol de la Roumanie... |
Il se passe beaucoup d'autres événements à Cluj, sur le plan culturel comme politique. Je pense notamment aux
Roms du Pata Rât, expulsés près de la décharge et vivant dans des conditions indignes, aux mouvements de soutien, et au
festival IRAF qui a lieu en ce moment, mais cela mérite plus de quelques lignes : les articles bientôt.
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